La fois où… les tortues m’ont appris à respirer
Mon nom est Mali Allison et, dernièrement, le ciel et tous ses astres me sont tombés sur la tête. Atterrée, j’ai pris la décision spontanée de partir un mois en retraite de yoga. On prétend que cette activité méditative contribue à l’équilibre du corps et à la paix d’esprit, qu’elle conduit à l’épiphanie tantrique et au nirvana des chakras. C’était une évidence que j’avais besoin de tout ça.
Or, comme je ne fais pas vraiment de yoga, ce ne fut pas du tout « ça ». En réalité, participer à une retraite de yoga, c’est marmonner des bruits bizarres dès le réveil et constater qu’on est aussi flexible qu’un pied-de-biche, tout en humant le fumet d’un bouquet d’encens qui se consume au centre d’une commune bigarrée digne d’une auberge de jeunesse perdue en Europe de l’Est. Le reste du temps, on rencontre des âmes-bouddhas, on parle aux vaches, on s’amourache d’un arbre tordu et, en silence, on épie les tortues.
(SDM)