Jours de destruction, jours de révolte (Roman graphique)
Voici deux ans, Joe Sacco et moi avons parcouru les territoires américains dévastés par la surexploitation : des régions sacrifiées sur l’autel du profit et du progrès technologique. Au travers de textes et de dessins, nous avons voulu décrire la vie de ces habitants écrasés par les lois d’un marché débridé ; dépeindre ces zones où êtres humains et milieu naturel sont laissés à l’abandon après avoir été exploités pour en tirer un maximum de bénéfices ; rendre compte de l’impact du capitalisme sauvage sur les familles, les travailleurs, les communes et les écosystèmes.
La misère et le désespoir que nous avons observés contredisent les promesses farfelues des partisans d’un capitalisme sans entraves. Les affirmations de ceux qui, dans les médias, au gouvernement et dans les universités, rabâchent les soi-disant bienfaits du libéralisme, sont démenties dès qu’on les confronte à la réalité. Le capitalisme oligarchique va tous nous tuer, au sens propre du terme. Comme il a tué les Amérindiens, les Afro-Américains pris au piège dans les ghettos de nos centres villes, les laissés-pour-compte des régions houillères saccagées et les ouvriers agricoles réduits à l’état de serfs. Rien ne l’arrête, tant que cela permet d’engranger des bénéfices.
Cependant, la roue est en train de tourner. Le pays est au bord de l’explosion. Même nos grands patrons se mettent à douter. Ils comptent sur la politique sécuritaire des autorités pour garder le contrôle. La contestation qui gronde au sein du mouvement des Indignés les terrifie. Et pour cause : ces contestataires dévoilent au grand jour leurs abus, leur cruauté, et l’absurdité de leur système de croyances.
(4e de couverture)